Voyage en Australie : un pied dans le territoire du Nord

22/02/2021

Entreprendre de rallier le Nord de l'Australie au Sud, c'est accepter les kilomètres qui séparent ces deux parties, c'est aussi savoir que les distances sont colossales dans ce pays qui demeure avant tout un continent. Une contrainte : l'impossibilité d'emprunter les pistes, car nous roulerons en Camper Van et non en 4X4. Enfin, il conviendra d'adopter un rythme familial et d'écouter les besoins des enfants âgés de 10 et 12 ans.

Le territoire du Nord, c'est l'Outback où pistes et routes se déroulent dans un nuage de poussière rouge.
Le territoire du Nord, c'est l'Outback où pistes et routes se déroulent dans un nuage de poussière rouge.

En juillet, c'est la saison sèche à Darwin, capitale du Northern Territory Australia, mais contrairement au Sud du pays où l'hiver sévit, les températures flirtent avec les 26-27 degrés. Idéal pour découvrir en partie les terres aborigènes. Nous mettons le cap sur le Kakadu National Park, un lieu géré conjointement par la direction des Parcs nationaux et les clans aborigènes, propriétaires des lieux. Pour entrer, il faut s'acquitter de droits d'entrée (100 dollars pour 4 personnes), dont un tiers contribuera à octroyer un revenu aux populations propriétaires (citons les Bininj).

Le Parc National de Kakadu est un lieu vaste comme un département français, où la nature est élevée au rang du sacré par les autochtones, qui n'ont de cesse de vouloir protéger ce qu'ils conçoivent comme un paradis. Ainsi, contrairement à « l'homme blanc » pour qui civilisation signifie maîtrise et exploitation de la nature (la présence de mines d'uranium en témoignant), il n'est pas question de laisser son empreinte dans cet environnement. Seulement tenter de comprendre le message délivré : « Cette terre, nous la respectons, nous en prenons soin. Ici, les gens ressentent le besoin de se réunir, de se poser, de s'asseoir sur le sol, de sentir les esprits, avant de rentrer chez eux, habités par un sentiment de méditation. »

Les centres de culture aborigène et les panneaux qui jalonnent les sites de peintures rupestres excellent dans la transmission du message. Ainsi, il convient de se montrer ouvert à ce message hautement écologique, parfois teinté de légendes et de spiritualité. En somme, les quelques jours passés à Kakadu National Park nous ont montré ce que pouvait être un territoire où l'empreinte humaine est minime et étroitement contrôlée.

Plus mystérieuse et intrigante encore, cette terre d'Arnhem voisine, véritable pays dans le pays par sa superficie, où la fréquentation touristique est rigoureusement observée (détention obligatoire d'un permis pour tout séjour). Si l'attrait pour ces immensités va crescendo, on est cependant loin d'une masse touristique telle qu'on peut se la représenter en comparant avec les destinations européennes, d'autant que les Australiens eux-mêmes ne s'aventurent guère dans ces contrées. Dans ce contexte, les voyageurs se trouvent souvent seuls dans ces immensités, pourtant balisées, au milieu du Bush.

Pour la famille, l'aventure continue et va se poursuivre durant deux mois...

(Marie. 25-08-2018).