Quand l’art envahit les rues de la ville

20/07/2018

A coups de fresques spectaculaires, des artistes de Street Art se sont appropriés des pignons de maisons, des façades de bâtiments, des palissades de chantier et même des rames de tramway, amenant l'art à la rencontre des Angevins. Une opération audacieuse initiée par les services culturels de la Ville.

Placette Saint-Aubin : la plus exposée des fresques monumentales, Apocalypsis, de l'artiste Okuda..
Placette Saint-Aubin : la plus exposée des fresques monumentales, Apocalypsis, de l'artiste Okuda..

Impossible pour les Angevins ou les visiteurs de ne pas être interloqués par les créations murales qui métamorphosent les rues de la ville d'Angers. Tôt ou tard, au fil de leur parcours, au hasard d'une rue, d'un boulevard, d'une place, d'un mur, ils tomberont nez à nez sur l'une des œuvres réalisées par de grands artistes du street art. Et là, en l'occurrence, pas question d'y voir la patte de quelconques taggeurs en mal de terrains d'expression. Non, les street artists ont désormais pignon sur rue.

Pour la troisième saison consécutive, la Ville a proposé à des artistes de street art, du trompe-l'œil, de la fresque murale ou du graffiti, de s'exprimer pleinement en allant à la rencontre des usagers dans l'espace urbain. Comme les années précédentes, des artistes de renommée nationale et internationale ont répondu au défi posé par les « donneurs d'ordre » : suggérer un lien avec l'expo en cours d'un musée sur La grande parade des animaux, évoquer des œuvres locales, faire référence à des particularités angevines... tout en laissant libre cours à leur inspiration. Résultat général de l'opération : du grand art à l'état pur !

Des ouvrages démesurés ont été réalisés en moins de trois jours lors d'opérations spectaculaires.

Ce sont donc quatre nouvelles œuvres qui ont été ajoutées cette année à celles effectuées dans les précédentes éditions. À chaque fois, ces ouvrages monumentaux ont été réalisés en moins de trois jours lors d'opérations spectaculaires faisant notamment appel à des nacelles de chantier. Petit coup d'œil sur ces artistes qui s'affichent en grand.

À l'angle de la rue du Mail et de la rue Parcheminerie, l'Espagnol Daniel Munoz a démarré une fresque intitulée Dix sections, dont on peut voir la première réalisation en terre angevine. À partir d'un style crayonné en noir et blanc, il fait apparaître notamment certaines maisons à pans de bois ou à colombages typiques de la ville sur les cinq étages de ses Îles suspendues.

Le grapheur italien Hitness, quant à lui, présente deux interventions spectaculaires sur deux lieux, les places Louis-de-Romain et du Pilori, avec un bestiaire inspiré par l'expo La grande parade. À deux reprises et dans une cohésion picturale assumée, il  a peint avec des dominantes pourpres donnant à son travail un aspect velouté du plus bel effet, et en semant ça et là des petits animaux improbables.

C'est en voisin immédiat du musée Pincé, rue de l'Espine, que le street artist Tellas, référence du genre, propose sa fresque pop baptisée Sunset. Sur un pignon de maison résolument élancé à la verticale et à travers le choix de motifs délicatement colorés, l'Italien extériorise tout le soleil et l'azur de sa Sardaigne natale.

Des rames de tramway servent désormais de support pour les artistes (ici Eltono).
Des rames de tramway servent désormais de support pour les artistes (ici Eltono).

Dernier invité du quatuor, Eltono a choisi un autre terrain que ses homologues en acceptant d'habiller le tramway avec des aplats aux formes géométriques. Après une reproduction de l'Apocalypse l'an dernier, voici donc Trames 1 et Trames II pour les rames du tram. Définitivement, on ne parle plus d'une formule prête à l'emploi : l'art se déplace réellement dans les rues à la rencontre des gens.

Échappées d'art Angers, créations Street Art 2018.