Pise, la jumelle italienne d’Angers

25/02/2021

Ville jumelée avec Angers depuis 1982, Pise doit sa notoriété internationale à son riche patrimoine, notamment à sa célèbre tour, la « torre pendente » (tour penchée), qu'on vient admirer du monde entier. Flanqué de splendides et impressionnants monuments tout autour de lui, l'édifice de la Place des Miracles semble prendre plaisir à défier les lois de la logique.

La tour de Pise comme on l'imagine, penchée mais altière. (Photo Angers etc.)
La tour de Pise comme on l'imagine, penchée mais altière. (Photo Angers etc.)

Correspondance d'Italie. - Même averti par le phénomène singulier qui l'attend et l'histoire maintes fois rebattue de cette tour qui penche contre nature, le visiteur le plus sceptique ne pourra que s'étonner en constatant de visu l'évidence. Et si la ville italienne ne se résume pas qu'à cette seule curiosité, beaucoup font néanmoins le voyage exclusivement pour elle et resteront à jamais marqués. Assurément, le déplacement vaut largement le détour.

En débouchant sur la « Piazza dei Miracoli » à la sortie d'une des rues aux maisons jaune et ocre qui mènent à elle, on prend d'emblée la clarté sur soi comme si un puits de lumière tombait du ciel en illuminant la place. On entre alors dans une gigantesque aire aux dimensions respectables qui donnent au lieu une sensation de théâtre ceinturé et protégé. Et là, évidemment, vous êtes venus la chercher, vous la trouvez : cinquante-huit mètres de haut, majestueuse, bâtie de pierre blanche, circulaire, avec ses huit étages, ses colonnades... Mais il n'y a pas qu'elle à briller ainsi, car elle n'est pas seule sur la scène, loin s'en faut.

Si cette place entièrement piétonne, délimitée et protégée au nord et à l'ouest par un mur, semble sortie d'un monde béni de beauté et de majesté, c'est justement parce que de splendides édifices accompagnent « sa grandeur » la Tour. Autour de la pelouse au vert digne d'un terrain de golf, on trouve le Battistero avec son style roman et gothique, le Duomo, cathédrale de l'art roman pisan, le Campo Santo, ce vieux cimetière monumental de Pise... De fait, le regard ne sait plus vraiment où se fixer tant la proposition est riche.

Et cette tour, pourquoi pique t-elle d'un côté ? L'histoire est connue et on ne se lasse pas de la répéter tant elle est surprenante, voire incongrue. Édifiée à proximité d'une nappe phréatique à partir de 1173, la construction s'est rapidement affaissée suite à un glissement de terrain, donnant le résultat qu'on sait. Il a fallu entreprendre d'important travaux de consolidation pendant dix ans. Et en dépit d'une surveillance qu'on imagine des plus rigoureuses, le visiteur ne peut s'empêcher de s'interroger sur ce qui la retient. Sous certains angles, l'inclinaison est telle qu'il lui semble qu'on pourrait presque étayer.

Posée sur les rives de l'Arno au nord de la Toscane, à quelques kilomètres de la mer, peuplée par 90.000 habitants, la jumelle italienne d'Angers ne cherche pas à rivaliser avec sa somptueuse voisine Florence, ville d'art et d'histoire incomparable Néanmoins, tout comme Gênes, Amalfi ou Venise, grandes cités italiennes côtières, elle fut pendant un temps une véritable république maritime au gouvernement autonome, à l'activité commerciale soutenue, à la prospérité économique, à l'autonomie politique...