Les pratiques d’hygiène corporelle au XIXe siècle

03/02/2023

En parcourant ce château situé en Anjou, les visiteurs furent interpellés par la question de l'hygiène corporelle. Ainsi, à propos de la salle de bains, ouverte à la visite au même titre que la salle de réception, les chambres ou autres dépendances, il était fait mention de cette fameuse toilette intime ayant cours à l'époque des notables et des châtelains. Ainsi rédigé, ce contenu leur expliquait les principes alors en usage.

Illustration image © Gallica.bnf.fr.
Illustration image © Gallica.bnf.fr.

« Le château possède l'une des plus belles salles de bain du XIXe siècle existant dans le Maine-et-Loire. Installée dans les années 1860-1880, elle conserve sa faïence d'origine. Selon le goût de l'époque pour l'illusion d'optique, la peinture murale imite le marbre.

« De la Renaissance au début du XIIIe siècle, en Occident, on pense que la crasse protège le corps. En effet, l'eau est accusée de propager les maladies en pénétrant par les pores de la peau. Aussi, se lave-t-on « à sec » en frottant les parties visibles du corps.

« C'est au XIXe siècle que de grandes découvertes scientifiques, comme celles de Pasteur, bouleversent les croyances et les usages sanitaires. On découvre le rôle des bactéries et des mesures de prévention sont préconisées : lavage des mains, toilette à l'eau et au savon chaque jour, vaccination, antisepsie...

« Les aristocrates français sont alors très attentifs à l'hygiène. Toutefois, ils ne prennent pas un bain chaque jour mais font leur toilette quotidienne dans leur cabinet de toilette. Le water-closet, qui se développe aussi à cette époque, est une pièce distincte.

« Dans les salles de bain royales, on trouvait deux baignoires : l'une pour se laver, l'autre pour se rincer. Le « cabinet de bain » de l'Évêque ne dispose quant à lui que d'une seule baignoire. En effet, les deux robinets à col de cygne, pour l'eau chaude et pour l'eau froide, permettaient de remplir de nouveau la baignoire rapidement et donc d'avoir de l'eau propre pour se rincer.

« Cette baignoire est par ailleurs remarquable car elle est en zinc, dans la suite des baignoires du XIIIe siècle, et non pas en émail. On y plaçait un drap, par souci de confort et d'hygiène. L'eau était chauffée par un chauffe-eau alimenté par un poêle à bois ou au charbon.

« Le mobilier se composait simplement d'une ou deux chaises paillées (à cause de l'humidité ambiante) et d'un petit meuble pour poser les serviettes. »

À ces affirmations, il convient d'ajouter qu'outre l'insuffisance des réseaux de distribution et les pénuries d'eau potable, les équipements sanitaires représentaient un luxe hors de portée d'une majorité de personnes. Généralement, la bourgeoisie usait de pratiques sanitaires plus strictes que la moyenne de la population, ce qui reflétait leur statut social et leur bien-être. Toutefois, les connaissances sur l'hygiène personnelle furent intégrées et commencèrent à se développer au fil du temps.