La Topette, un journal indocile et piquant à souhait

06/01/2021

Nouvelle publication dans le domaine de la presse angevine, La Topette se singularise par une liberté de ton qui lui est propre. Sur des sujets d'actualité développés et connus en partie par nombre d'Angevins, le journal vient mener ses propres investigations, révélant ainsi l'envers du décor.

Avec sa présentation au format A4, son graphisme à la sobre typographie et sa « une » adossée à une illustration colorée, La Topette ne se distingue pas outre mesure de la concurrence. Si son apparence apparaît classique au premier regard, sa prise en main surprend le lecteur : à partir de son format initial, le journal se déplie en deux temps, passant successivement au format A3 puis A2. Déroutant mais original ! La lecture des articles exige donc qu'on ouvre l'objet à la façon d'un journal papier, envergure toute déployée.

Si le contenant et sa manipulation se démarquent des standards disponibles en kiosque, le contenu, lui, se veut résolument incisif, voire railleur. D'ailleurs, le crédo de La Topette est clairement revendiqué et s'affiche en toutes lettres sous le titre du journal : local, populaire, indiscipliné. Au sommaire de ce numéro 2, il y a ainsi une belle enquête documentée (« Le pain des paysans boulangers »), un portrait sympathique (« L'épicier »), mais également des sujets impertinents (« On exploite bien les jeunes », « Schneider Saumur : on détruit notre industrie »)...

Et puis, il y a cet article dans lequel cinq soignantes se livrent sans détours au cours d'un témoignage intitulé « Le blues des jeunes infirmières ». En des phrases courtes et explicites, celles-ci énumèrent la somme des écueils qu'elles rencontrent au quotidien dans l'exercice de leur métier. Et les interrogations que celui-ci suscite. Une mise à nu spontanée qui n'est pas sans interpeller le lecteur.

Lequel en viendrait presque à regretter que La Topette ne soit disponible que tous les trois mois dans des sites de vente parfaitement répertoriés (à découvrir sur le web) ou en distribution postale pour les abonnés. D'autant plus que les responsables du trimestriel ne misent que sur une diffusion papier et n'envisagent pas de s'étendre sur la toile. Composée de journalistes professionnels et de bénévoles qui se sont constitués en association, la rédaction n'a aucune ambition lucrative et se veut indépendante, sans publicité et sans mécène.

La Topette, 3 € l'unité.