La Bougie du Sapeur rallume la mèche
C'est un journal humoristique qui paraît seulement tous les 29 février, soit tous les quatre ans. Sans se presser, en donnant du temps au temps. En vente dans tous les kiosques et chez les marchands de presse écrite, La Bougie du Sapeur vient de sortir son 11e numéro en quarante ans d'existence.
Imprimé en rouge et noir sur papier blanc, tiré à 200 000 exemplaires, vendu au prix de 4,80 € et contenant 20 pages, La Bougie du Sapeur est unique dans son genre. Voici donc venu le moment de réaliser un achat pour le moins original avant la prochaine échéance du 29 février 2022. On ne saurait donc trop conseiller ce petit investissement à tous les amoureux de journaux. Passé ce temps, les seuls numéros du marché seront dans les mains des collectionneurs.
Cas à part dans une presse écrite en crise, ce périodique tire sa force de sa singularité, de son approche décalée, de sa rareté. Tellement rare qu'il suscite une curiosité sans égale. D'abord pour son rythme de parution, et ensuite parce qu'il se gausse de l'actualité, la moquant gentiment à coups de plaisanteries, d'ironie et autres traits d'humour.
Ultime raison de son succès d'édition et non des moindres, la bienveillance qu'il suscite, non seulement auprès des lecteurs, mais surtout auprès de ses homologues de l'information. Pas un n'a omis de parler en termes élogieux de ce phénomène de kiosque que constitue La Bougie du Sapeur. S'attirant ainsi une publicité gratuite, le journal satyrique qui fonctionne avec des rédacteurs bénévoles sous la houlette du rédacteur en chef, Jean d'Indy, ne possède même pas de site internet.
En revanche, sur leur la page Facebook (concession à la modernité), les responsables évoquent tout de même leur méthode de fonctionnement et surtout de financement : « Suivant une règle bien établie, les bénéfices servent à mettre de côté pour financer le numéro suivant et à reverser le solde à l'association À Tire d'Aile, laquelle gère un lieu de vie pour personnes autistes à La Chartre (Indre) ».
Cette année, ce numéro de La Bougie du Sapeur, qui tire son titre d'une bande dessinée Le Sapeur Camember, consacre un gros dossier sur l'écologie, brosse un portrait de Marlène Schiappa, milite pour déplacer le Black Friday au samedi, présente son palmarès des personnalités les plus détestées, entre autres articles décalés. Le tout émaillé d'un sens de l'humour bien revendiqué.