Juin 1944, Angers sur la Voie de la liberté
Au croisement du boulevard du Roi-René et de la rue des Lices, on la trouve contre le mur d'angle d'une propriété, posée là en sentinelle inamovible. Cette borne blanche, complétée d'inscriptions bleu, blanc et rouge , matérialise rien moins que l'avancée des Alliés vers la libération du pays. Ici, la grande histoire de la guerre 39-45 se rappelle à vous !
1145 km : c'est la distance qui sépare Sainte-Mère-l'Eglise en Normandie de Bastogne en Belgique. C'est aussi la route qu'a empruntée la 3e Division américaine du général Georges Smith Patton en 1944 après le débarquement sur les cotes normandes, celui qui allait voir les villes riveraines libérées du joug des occupants nazis.
À la tête de ses troupes, et suite à la percée initiale d'Utah Beach, l'une des cinq plages du Débarquement, au matin du 6 juin 1944, Patton mit 54 jours pour rallier la Normandie à la Belgique, à travers un parcours divisé en quatre tronçons, le 3e comprenant entre autres les villes de Saint-Malo, Rennes, Angers, Le Mans, Verdun...
À Angers, l'armée américaine libérait la ville le 10 juin 1944, mais il lui faudra encore quelque temps pour faire fuir l'occupant du département, de Saumur à Cholet en passant notamment par Les Ponts-de-Cé et ses ponts. Voie d'accès par l'ouest, la route de Nantes - dans son appellation antérieure - entre le quartier Montesquieu et Belle-Beille, allait devenir celle qu'on appelle désormais l'avenue Patton.
La borne numérotée 0 (zéro) se situe sur la place de la mairie à Sainte-Mère-l'Eglise, première ville libérée le 6 juin 1944.
1145 bornes : c'est le nombre de repères qui allaient jalonner chaque kilomètre parcouru par les soldats américains durant leur traversée victorieuse. La première des bornes numérotée 0 (zéro) se situe sur la place de la mairie à Sainte-Mère-l'Eglise, première ville libérée le 6 juin 1944. Un statut que lui dispute Utah Beach qui dispose donc du numéro 00 (double zéro). Le balisage final s'achève donc à Bastogne avec la borne numérotée 1147 (une borne finale pour clore le parcours plus la fameuse borne de la " discorde ").
C'est un Français, le colonel Guy de la Vasselais, chef de la Mission militaire auprès de la 3e Armée qui inventait dès 1945 un souvenir rappelant la libération d'une France occupée. Avec le maire de la ville de Metz, ils décidèrent donc à l'époque de commémorer cette progression des alliés en appelant cette route la Voie de la Liberté.
Au nombre de 48, les étoiles bleues surmontant la couronne de la borne évoquent les états de l'Amérique, les rectangles rouges représentent les quatre tronçons du parcours, la flamme rouge de la liberté émergeant de l'eau, quant à elle, prend son modèle sur celui de la statue de la liberté. Sur une face, s'affichent en gros chiffres le kilométrage et la direction des troupes...