De Paris à Angers, un défi sportif pour célébrer l’Armistice
Partis de Paris le jeudi 8 novembre en fin de soirée, ils sont arrivés à Angers deux jours et deux nuits plus tard pour une cérémonie officielle qui les attendait place Leclerc. Quarante et un jeunes adultes, issus de la métropole angevine, ont parcouru à pied la distance de 360 km en transportant la flamme du Souvenir dans le cadre du centenaire de l'Armistice de 1918.
Initié par Angers Loire Métropole, organisé par Événements 49, le Relais angevin de la Mémoire, épreuve unique et inédite en France, consistait à transporter la flamme du Souvenir de l'Arc du Triomphe, à Paris, à la place Leclerc, à Angers, pour une commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale. Véritable périple au long cours empruntant les petites départementales et les villages, la caravane de l'agglomération angevine, représentée par l'adjointe au maire d'Angers, Karine Engel, a réussi un coup de maître en montrant ses couleurs à travers la France des communes et des campagnes.
Après une cérémonie officielle à Paris autour de la tombe du Soldat inconnu, en présence des députés du Maine-et-Loire, d'anciens combattants, de militaires en tenue d'apparat, d'élus du département et de nombreuses personnalités, la flamme était prélevée par les relayeurs angevins, qui avaient pour mission de la ramener en terre angevine. La commémoration s'achevait par un dépôt de gerbes tandis que le jour tombait sur la capitale en ce jeudi 8 novembre.
La course pouvait alors commencer pour les jeunes sportifs qui bouillaient d'en découdre avec les kilomètres après avoir patienté dans la fraîcheur parisienne. Et pas question pour eux de musarder dans les rues de la capitale alors qu'ils s'engageaient dans l'avenue Foch, vers Boulogne et Nanterre, en direction de Versailles et le monument Persching, premier objectif en vue. Leur but étant de ramener le flambeau au terme de l'épreuve sans qu'il s'éteigne, ils ont continuellement fait fi des aléas pluviométriques qui leur transperçaient constamment l'échine.
Que ce soit dans la nuit glacée, dans les plaines balayées par le vent, dans les villages plongés dans le noir, dans les interminables lignes droites, dans les dénivelés, sous la pluie, ou lorsqu'ils était isolés, uniquement escortés par les seuls véhicules de sécurité, les coureurs n'ont jamais manifesté le moindre signe de lassitude. Et au grand étonnement des suiveurs de la caravane, ils déclinaient systématiquement toute proposition les invitant à éviter les caprices climatiques en s'abritant dans les voitures. En dépit de niveaux athlétiques parfois différents, qu'ils courent régulèrement à 10 km/h ou à 20 km/h, ils piaffaient d'impatience durant leur pause en attendant de prendre « leur » tour dans la passation des relais.
Leurs récompenses, ces jeunes les ont parfois trouvées lorsqu'au hasard de petites communes traversées, la population les attendait dès potron-minet pour des applaudissements nourris. Les observateurs ont vu des riverains ou des commerçants sur leur pas-de-porte, et même des élus ceints de leur écharpe se regrouper pour les saluer, alors même qu'aucune halte n'était prévue chez eux, impératifs horaires obligent. Et que dire des haies d'honneur formées à leur arrivée par les communes d'accueil qui avaient ouvert pour l'occasion gymnases, salles des fêtes, locaux municipaux, points de ravitaillements...
Après avoir traversé six départements, cinquante-neuf communes et participé à une dizaine de cérémonie en chemin, les jeunes relayeurs ont conclu leur périple dans la grisaille angevine après avoir parcouru la distance Paris-Angers au pas de course. Là, dans la nuit angevine, ils étaient attendus par une haie d'honneur des Gadzarts, par le maire d'Angers et président d'Angers Loire Métropole, Christophe Béchu, et par les maires des communes de l'agglomération pour une commémoration finale au monument aux Morts de la place Leclerc.
(Correspondance de Paris. 11.11.2018)