Cœur de Maine, un pont plus loin, une ligne de tram en plus

En érigeant un pont sur la Maine et en ouvrant une seconde ligne de tramway vers l'ouest, Angers change de dimension et s'engage dans une nouvelle ère. En ajoutant à cela la construction simultanée d'une place-esplanade en bord de rivière, la cité du roi René s'offre un festival de réalisations digne d'un gala... de roi.

La métamorphose porte un nom, Cœur de Maine, et suscite une telle curiosité auprès du public que les autorités ont décidé d'ouvrir le chantier aux visites. Sous la conduite d'un guide-conférencier, et après réservation auprès d'Angers Loire tourisme, des Angevins ont été invités à découvrir par le menu les différentes réalisations prévues. C'est donc casqués et vêtus d'un gilet fluo, normes de sécurité obligent, qu'un groupe d'une vingtaine de personnes est venu satisfaire sa curiosité et s'informer sur l'opération.

Et quelle opération ! Ce chantier est d'une importance vitale pour la Ville puisqu'il se déroule autour de la construction d'un second segment de tramway, de Monplaisir à Belle-Beille, via le centre-ville, la Doutre et le Grand-Pigeon, chantier qui en a d'ailleurs occasionné un second, le tracé nécessitant de quitter une rive de la Maine pour l'autre. À cet effet, son franchissement oblige à l'édification d'un deuxième ouvrage dédié, à portée de vue du pont Confluences, situé à quelques centaines de mètres en aval et érigé lui aussi en son temps pour le passage du tramway, première version.

La Maine rendue aux riverains

Jour après jour, sous le regard perplexe des habitants, le gros-œuvre est en train de déconstruire tout un paysage familier à grands renforts de travaux, de va-et-vient d'engins de chantier, de poussière, de bruit et de fureur. Plus qu'un quartier, c'est toute une partie de la ville qui est concernée tant la mutation à venir va changer radicalement l'aspect, le cadre de vie, le plan de circulation, les habitudes de tout un monde, usagers, commerçants, visiteurs, automobilistes. Gageons que le mieux est à venir tant l'urbanisation des années 70 s'avère dépassée. Et que le futur va tout bonnement rendre la rivière à ses riverains.

En outre, ce gros chantier en a vu un autre s'ouvrir en simultané, quasiment sur le même site : la pose d'une couverture sur la trémie afin de couler une esplanade qui va unir le bas du centre-ville à la rivière. Cette jonction passera par l'embellissement de la montée Saint-Maurice (les fameuses marches), la végétalisation de la promenade Jean-Turc en bas du château, la transformation de la place de la Poissonnerie en mail, l'arrivée de commerces et d'un marché bio...

Lors de cette visite, en cette journée ensoleillée d'hiver, les plus observateurs auront même pu observer dans le ciel azur les évolutions silencieuses d'un drone spécialisé dans le suivi de chantier et le génie civil. Une découverte pour nombre d'entre eux et la preuve irréfutable que les travaux publics évoluent désormais dans une nouvelle dimension. Tout comme la ville d'Angers.