Au beau milieu de l’été angevin, la féérie

05/08/2018

Quand Angers met ses habits du dimanche, ça se passe paradoxalement le samedi, pendant quatre semaines consécutives, de mi-juillet à mi-août. Pas plus. À ce moment-là, et à l'occasion de La balade du Roi René, la Ville s'enveloppe dans une tunique de " son et lumière " pour devenir une cité enchantée.

Sur les remparts du château du Roi René, un son et lumière de toute beauté.
Sur les remparts du château du Roi René, un son et lumière de toute beauté.

Si un hypothétique maître de cérémonie devait désigner un site principal à la majestueuse Balade du Roi René, probable qu'il choisirait arbitrairement la place Kennedy pour épicentre. Car il lui faudrait bien faire un choix afin d'établir une hiérarchie parmi les multiples animations qui se déroulent en plusieurs lieux : la rue Toussaint, le musée des Beaux-Arts de la place Saint-Eloi, la cathédrale Saint-Maurice, la collégiale Saint-Martin. Tous situés à distance raisonnable pour un piéton déterminé à tout voir.

À la nuit tombée, l'imposant et emblématique château d'Angers se métamorphose littéralement, devenant tour à tour écran panoramique de cinéma, planche de bandes dessinées, ouvrage enluminé, fresque monumentale. Une féérie de couleurs se déroule alors sur les remparts de schiste de la bâtisse, contant en images les histoires du Roi René et de la tapisserie de l'Apocalypse. À figer instantanément tous les regards. Accompagnées d'une voix de conteur off, de musiques inspirées, de bruitages pendant toute la projection, l'histoire et la poésie irradient la foule dans une traversée intemporelle à couper le souffle. Magique !

Presque en même temps, une foule bien fournie fait la queue afin de franchir le pont-levis d'une forteresse frappée sur les deux côtés de son entrée par les armoiries de la royauté. Dans ses entrailles, l'intérieur se révèle à la mesure du roi d'Anjou, gigantesque et grandiose, en accueillant simultanément des milliers de visiteurs, venus admirer troubadours et musiciens médiévaux. À quelques pas, l'exposition de la tapisserie de l'Apocalypse se laisse découvrir par un public éclectique d'initiés et de profanes confondus. La beauté de l'ouvrage laisse pantois et impose à tout ce petit monde un silence de cathédrale.

Entre deux focus « son et lumière » sur les trois qui ont lieu tous les samedis (sans compter ceux proposés chaque jour de la semaine), on se laisse volontiers happer par le mouvement perpétuel de la foule qui oscille entre le château et la rue Toussaint. Ici, le spectacle est aussi présent avec un tournoi de valeureux chevaliers appelés à s'affronter lors de joutes équestres dans des luttes de pouvoir entre duchés et comtés. Chevaux, cavalcades effrénées, bagarres, cascadeurs, costumes d'époque sont au menu. Ça ferraille dur dans le coin et le public adore.

Pour les insatiables spectateurs désireux de faire le plein d'animations sans prendre le temps de respirer, il leur restera à admirer l'exposition du bestiaire imaginaire au musée des Beaux-Arts, à contempler le son et lumière de la cathédrale Saint-Maurice, à accomplir la visite guidée des douves, à écouter les chœurs d'hommes en la collégiale Saint-Martin... Un parcours royal propulsé par Destination Angers pour le compte de la Ville.