Allo ! Coupe le son, bouche tes pavillons !

20/08/2019

Il n'arrête pas de sonner toute la sainte journée. Encore et encore ! Dans certains cas, il fait fi des horaires de bureau et des jours fériés. Le téléphone fixe est devenu le moyen de prospecter préféré des entreprises commerciales, qui en usent et en abusent. Moins de démarcheurs sur le terrain, moins de frais de déplacement, moins d'investissement, c'est tout bénéf' pour eux. Ils vendent désormais à partir de leur fauteuil...

Ce bel outil qu'est le téléphone est en train de devenir un objet de harcèlement insupportable, un ennemi implacable. Comment faire cesser sa sonnerie autrement qu'en y répondant ? Tiens, la sonnerie retentit... Vous devinez que ce sont eux, vous vous levez et vous répondez. Dans le meilleur des cas, vous écoutez... au pire, vous raccrochez ! Vous en avez tellement marre de répondre qu'il vous arrive de penser à des gestes décisifs, comme hurler après votre interlocuteur, fracasser votre appareil contre le mur, arracher le fil...

Cet engin-là est tombé entre les mains des démarcheurs et des centres d'appel. Il ne vous appartient plus, ou plutôt il n'a plus le même usage qu'à son origine. Présence naguère rassurante à la maison, il était celui qui vous permettait d'appeler un médecin, les secours, les amis, la famille. Un temps quasiment révolu... Alors, nombre de victimes se tournent vers Bloctel, ce service destiné à filtrer les appels, mais rien n'y fait : chassez-les par la porte, ils reviennent par la fenêtre. Le flux se réduit un temps, mais se régénère ensuite.

La vraie solution, la seule, consiste à s'inscrire sur une liste rouge. La demande demeure néanmoins radicale pour un outil qui est censé être un instrument de communication. En perte de vitesse auprès des consommateurs et des jeunes générations, le " fixe " demeure cependant un outil indispensable pour les anciennes générations et les habitants de zones blanches.

Pourtant, à en abuser pour leur business, ces bonimenteurs pourraient le condamner et le précipiter de vie à trépas, coupant à l'occasion la branche sur laquelle ils sont assis. Allons, messieurs dames, soyez dans la mesure, il en va aussi de votre métier !

Allo ! Remets le son, ouvre tes pavillons !