À Angers, une réplique du tombeau du Christ

01/10/2018

Il en existe trois dans le monde. Ce ne sont que des reproductions, mais l'une d'elles se situe à Angers. Cette extraordinaire copie à l'identique de la Basilique du Saint-Sépulcre dans laquelle est abrité le tombeau du Christ transporte littéralement le visiteur à Jérusalem, terre sainte aux quatre religions et destination phare des pèlerins catholiques.

Une libre adaptation de la Porte de Damas ouvre sur le parc de la rue de la Ballée.
Une libre adaptation de la Porte de Damas ouvre sur le parc de la rue de la Ballée.

C'est un voyage qui commence au 49, rue de la Ballée, dans le quartier des Justices à Angers, et débute en franchissant une entrée majestueuse. Majestueuse par son port et discrète par sa présence dans cette artère plutôt paisible et méconnue de la ville. Solidement ancrée dans le sol et encadrée de deux tours crénelées en schiste ardoisier, dominée par de magnifiques conifères, cette entrée s'inspire délibérément de la Porte de Damas, la vraie, celle qui donne accès à la vieille ville de Jérusalem. Et d'emblée, on se trouve transporté pour un voyage en terre du Moyen-Orient.

Derrière les murs de la propriété aux allures de parc séculaire, au bout d'une allée bordée de somptueux cèdres du Liban, se dissimule une rotonde couverte d'une coupole de 24 mètres de diamètre, qui culmine à une hauteur de 22 mètres. A l'intérieur de celle-ci, édifiée sur le modèle de la basilique originale, se dresse une autre construction, véritable monument dans le monument, la fameuse et splendide réplique de l'édicule du Saint-Sépulcre. Et dans les profondeurs de son cœur, telle une poupée russe avec sa décroissance de figurines, on parachève sa progression en découvrant le tombeau du Christ, copie conforme de l'original. Le sommet ultime de la visite.

Derrière la porte de l'édicule, la réplique du tombeau du Christ
Derrière la porte de l'édicule, la réplique du tombeau du Christ

Autour du déambulatoire, sorte de chemin de ronde, qui autorise la circulation autour de l'édicule, derrière des colonnades voutées et décorées, des niches ont été creusées et ornées de peintures, d'une grande croix monumentale rapportée de Jérusalem, de vitraux réalisés en 1935 à l'époque de la construction du lieu. Sur ces vitres signées par des artistes verriers, on visite par procuration des villes, des scènes, des lieux significatifs : Hébron, Jaffa, le Mont Sinaï, la Visitation, le Saint-Sépulcre, l'Egypte. On découvre aussi une chapelle qui se veut être celle du chœur des Grecs de la Ville Sainte.

Un dépouillement  absolu autour du tombeau

Et voilà venu pour le visiteur le moment de franchir le seuil de l'édicule abritant le Saint-Sépulcre. À l'intérieur, se côtoient deux chambres de dimensions très modestes dans lesquelles on pénètre en se baissant, dont la petite (2 m sur 1, 95 m) accueille la réplique du tombeau du Christ. Une humble tombe dans une pièce sans ouverture à la lumière chiche, un dessus en marbre provenant de Jérusalem, un chandelier à sept branches autrement appelé menorah, quelques fragments authentiques de roche pour tout décor. Autour du cercueil, le dépouillement est absolu. Contre un mur, un escalier très étroit mène sur le toit de la construction à partir duquel on peut admirer un panorama très réussi de la ville de Jérusalem.

Le déambulatoire permet de circuler autour de la reproduction du Saint-Sépulcre.
Le déambulatoire permet de circuler autour de la reproduction du Saint-Sépulcre.

Située dans la capitale de l'Anjou, cette incroyable réalisation aussi vraie que nature est due à l'obstination individuelle d'un seul homme, qui a transformé la propriété familiale en un lieu complètement atypique. Monseigneur Potard, c'est de lui qu'il s'agit, a construit ce mémorial en pensant aux nombreux fidèles qui ne pouvaient s'offrir le voyage en Terre Sainte afin d'y admirer le tombeau du Seigneur. Pour cela, et  parfois pour accompagner des fidèles avec lesquels il organisait des déplacements, il aura conduit 72 pèlerinages au cours de sa vie, rapportant matériaux et objets de ses voyages. Né en 1867 à Saint-Barthélemy, le prélat s'est éteint le 19 août 1940.

Son œuvre lui aura largement survécu, puisque chaque dimanche, d'avril à octobre, des visites gratuites sont organisées sous la conduite de Sœur Claude-Marie, de la Communauté des Servantes des Pauvres, congrégation qui gère le site. Renseignements ici.

Peint sur le sommet de la rotonde, un diorama illustre la ville de Jérusalem sur 360 degrés.
Peint sur le sommet de la rotonde, un diorama illustre la ville de Jérusalem sur 360 degrés.